La pratique du Vol à voile, ce n’est pas uniquement le vol dans cette magnifique communion de l’homme dans sa machine face à la nature, c’est aussi toute une chaine de savoir et de gestes partagés en direction de ce vol.
Dans cet article, je vous invite à entrer dans les coulisses du vol à voile et voir d’un peu plus près une des nombreuses facettes de cette activité avec le remontage d’un planeur atypique, le H101 Salto.
Nous avons profité du remontage du planeur de mon ami Pascal pour vous faire une vidéo immersive dans ce monde où l’on ne fait pas seulement voler.
- Un nouveau format pour Planons.com
- La vidéo
- Un mot sur les remorques
- Pourquoi des remorques ?
- Les différentes silhouettes de remorques
- Le remontage du salto
- Conclusion:
Un nouveau format pour Planons.com
Cela fait bien longtemps que j’avais envisagé un format vidéo en complément de l’article du blog.
Échanger avec d’autres vélivoles dans un groupe où l’entraide est au centre de tout est, je pense, beaucoup plus cohérent avec la philosophie même du vol à voile que d’être seul devant mon écran à écrire un bout de mon savoir.
Partager avec vous, c’est parler un langage simple, c’est aussi se mettre à la portée de ceux qui découvrent ce monde un peu étrange. C’est également rassurer en montrant, sur le terrain, ce que les habituelles images embarquées au dessus des Alpes ne peuvent dévoiler.
La vidéo
Un mot sur les remorques
Les remorques de planeur sont des engins routiers étonnants du fait de leur longueur.
Pourquoi des remorques ?
Elles servent lorsqu’il est plaisant d’emmener son planeur pour voler sous d’autres cieux ou plus classiquement lorsqu’il faut aller rechercher un planeur posé dans un champs.
Ce dernier cas est « normal », ce n’est ni un accident, ni un incident aérien. Il arrive quelque fois en circuitant sur la campagne que, faute d’ascendance, le pilote du planeur soit contraint de se poser dans un champs.
Rassurez-vous, ce n’est pas décidé en catastrophe au dernier moment.
On utilise donc des remorques spécialement conçues pour le transport des planeurs et ces derniers sont également conçus pour être démontés et remontés rapidement.
Les remorques présentent une longueur d’environs 8 à 10 m ce qui équivaut à environ la moitié de leur envergure. En tant que conducteur d’automobile, si vous vous sentez de dépasser un tel attelage, il vous faudra beaucoup de distance, pensez-y.
Les différentes silhouettes de remorques
Les remorques sont spécifiquement agencées pour le type de planeur qu’elles doivent transporter. Il en existe trois familles:
Les plateaux
Ce sont des remorques ouvertes présentant ou non un plancher. Elles étaient courantes à l’époque des planeurs bois et toile. On y trouve de quoi positionner le fuselage et les éléments de voilure. Elles restent pratiques aujourd’hui car en se débrouillant avec des sangles et de la mousse, on peut facilement les adapter et transporter presque n’importe quel aéronef léger.
Les fuseaux
On pourrait voir cela comme une remorque plateau couverte (en dur ou en toile). Elles présentent une porte arrière et l’on rentre les morceaux du planeur à l’aide de charriots.
Plus question ici de transporter autre chose que le type de planeur pour lequel elles ont été équipées.
Les crocodiles
Elles sont organisées comme les fuseaux avec des charriots spécifiques au planeur transporté.
L’ouverture est différente car toute la partie supérieure de la remorque s’ouvre. C’est un peu comme un plateau avec un grand couvercle.
L’avantage est d’avoir un accès par le coté pour mieux voir lors des manipulations.
Elles sont moins hautes que les remorques fuseau et donc plus aérodynamiques et moins sensibles au vent latéral.
Le remontage du salto
Ce planeur est étonnant à tout point de vue malgré ses 50 ans.
Nous n’allons pas ici faire l’histoire du Start & Flug H101 Salto mais il faut savoir qu’il s’agit d’un des premiers planeurs en composite fibre de verre.
Il a moins d’envergure, il est de classe A « Acrobatique », présente des empennages papillons dont le débattement n’est pas limité (au contraire de l’Edelweiss), présente un parachute frein, a une verrière presque symétrique avant/arrière, a des rallonges pour en faire un 15 mètres, a des aérofreins de bord de fuite et par dessus tout a deux demi ailes qui ne sont pas attachées l’une à l’autre !
Nous ferons certainement une vidéo spécifiquement sur ce planeur tant il est intéressant.
Le remontage commence par la sortie de sa remorque. Là aussi c’est différent. Le fuselage est dans l’autre sens (nez vers l’arrière).
La manipe est assez classique si ce n’est que les charriots viennent avec le planeur et que les empennages sont fixés au fuselage via le montage d’un berceau.
Ce qui change vraiment, c’est que chaque demi aile s’encastre dans le fuselage et que les monstrueux efforts de flexion de la voilure transitent intégralement par celui-ci. Habituellement, les deux demi ailes sont brochées l’une à l’autre et le fuselage est simplement pendu sur cet assemblage.
Les commandes des gouvernes sont à branchement automatique ce qui est un plus pour la sécurité. C’est également novateur pour l’époque à laquelle le planeur est sorti.
Les papillons sont aussi à branchement automatique. Il n’y a pas besoin de beaucoup d’outils. En tout et pour tout il suffit d’une seule clef Allen pour assembler le planeur.
Je vous invite à regarder la vidéo pour voir tout ça en images.
Conclusion:
Le Salto est un planeur étonnant. Je trouvais intéressant de profiter de son remontage pour montrer ses spécificités. Ceci fut rendu possible grâce à mon ami Pascal, propriétaire du planeur, qui s’est prêté au jeu du tournage de cette vidéo. Un grand merci à lui : )
J’espère que ce nouveau format vous a plu, si c’est le cas, n’hésitez pas à partager ou me laisser un commentaire juste en dessous.
à bientôt pour un nouvel article.
Excellent, bravo et merci Vincent !!
tu es aussi à l’aise avec une caméra qu’avec un stylo…
PS : je mets une option sur les voitures de piste 🙂
Merci Manu,
Je compte en faire d’autres. Le but est de montrer les coulisses du vol à voile pour apporter un peu de culture.
T’as vu ils ont du pognon à Nancy : )
Sur l’aileron de la Porsche on va mettre des fixations pour remonter les quatre câbles du treuil, ça ira plus vite que le tracteur.
Salut Vincent,
géniale la vidéo.
J’espère qu’on va réussir à se recroiser un de ces jours au club 🙂
Salut Stéphane,
Merci, en principe il y en aura d’autres.
On s’est loupé de peu la dernière fois mais ça va le faire, dinosaures ou pas : )