Si ils ne sont pas tout de suite emmenés en piste pour un décollage (ce qui est rarement le cas), les planeurs doivent être stockés en extérieur, en bord de piste ou bien devant le hangar le temps de l’équiper.
On pourrait très bien les poser là comme une voiture mais il ne faut pas oublier qu’un planeur n’a qu’une roue et également une grande surface de prise au vent. Il peut donc être animé par le vent dans sa totalité se transformant alors en girouette sur son unique roue ou encore battre violemment des gouvernes sous l’action des bourrasques.
Les laisser seuls dehors sans un minimum de précautions revient donc à les condamner à subir quelques dommages et fatigues plus ou moins graves.
Plus ou moins car si il peut s’agir de petits bobos de surface, il peut aussi bien s’agir de dommages plus subtils et invisibles comme une initialisation de fissure sur des pièces importantes qui risqueraient de conduire à un accident grave.
Le vélivole est donc particulièrement soigneux et délicat dans ses manipulations car il sait qu’une fois en l’air sa vie tient aussi dans la qualité et la santé de sa machine.
Laissons de coté les pires scénari et voyons comment prendre soin de ces grands oiseaux.
A l’extérieur du hangar, il existe quelques règles de bon sens:
Les planeurs pourrons être remués au sol par les courants d’air de nos chères ascendances.
Sur un aérodrome il y a de la place alors écartons les afin qu’ils ne se touchent pas en tournant ou en basculant leur aile.
Il est très important de veiller à ce qu’aucune aile ne soit positionnée au dessus d’un autre planeur, notamment au dessus d’une autre verrière. Imaginez que quelqu’un, ou que le vent, soulève l’aile basse. L’aile haute descendra et provoquera directement la ruine de la verrière ou de toute autre partie de l’autre planeur.
Lutter contre le mouvement global du planeur:
En regardant la biroute (manche à air) il est aisé de connaître, sur un aérodrome, la direction du vent.
Avec cette information, on positionnera préférentiellement les planeurs de telle façon que le vent vienne sur lui dans un secteur dit « 3/4 arrière » en prenant également soin pour les planeurs anciens (bois et toile) de mettre l’aile basse du côté d’où vient le vent. En plus de cela pour éviter que le planeur ne batte des ailes (basculement d’une aile sur l’autre) ou ne tourne sur lui même, on pourra alors poser délicatement, sur le bout de l’aile posée au sol, un lest qui ne la meurtrira pas et qui la maintiendra au sol (un ou deux anciens pneus de voiture feront très bien l’affaire, ce qui explique la présence de vieux pneus dans la panoplie du vélivole).
Cela est suffisant pour un planeur plastique mais ce n’est pas tout pour les planeurs anciens.
Pourquoi ? Quelle est la différence ?
Un planeur en plastique, vous le remarquerez, présente en guise de gouverne de toutes petites parties mobiles (peu de bras de levier avec une faible prise au vent) qui sont réalisées en matériaux composites donc assez costauds.
Un planeur ancien en bois et toile, à l’opposé, possède d’amples gouverne à la structure fragile dont la prise au vent est importante. Il convient donc de « brider » les commandes. Pour le drapeau de dérive cela se fera grâce à une éclisse (une pièce généralement en bois) réalisant un cerclage de la partie fixe et la partie mobile (drapeau) ce qui à pour effet de les aligner et d’en empêcher le braquage.
Pour les autres gouvernes (de profondeur et ailerons) on immobilisera le manche en le maintenant en butée arrière (à cabrer) à l’aide de la ceinture du harnais.
Les verrières on tendance à se refermer sous l’action du vent. Soit le vent les poussent directement ou bien le planeur bascule sur sa roue et provoque son propre basculement. On ne laisse donc jamais seule une verrière ouverte à une distance telle qu’on ne puisse la rattraper avant quelle ne claque et ne se fissure.
Lutter contre la chaleur:
Enfin, les planeur sont laissés seuls en piste durant le repas. Ils sont en plein soleil (en été). Pour éviter une élévation importante de la température de la cabine, on pensera donc à mettre la housse de verrière correctement attaché avec ses élastiques.
Lutter contre les curieux tripoteurs:
Quoi qu’il en soit, même avec un soin infini, les planeurs seront livrés aux éléments et peut être à de curieux tripoteurs durant l’absence des vélivoles.
Curieux n’est pas très grave et je dirais même que cela est même plutôt bien pour le vol à voile .
Tripoteurs l’est déjà moins. A part veiller en permanence, il n’y a pas grand chose à faire si des gens veulent toucher les planeurs autrement qu’avec leurs yeux.
Espérons seulement qu’ils ne se décideront pas à tenter d’ouvrir des verrières, s’asseoir sur les ailes après de si longues marches, forcer sur les gouvernes (un aileron chacun… tient, essaie de le baisser aussi) ou laisser leurs gamins mal élevés sauter par dessus les ailes ou pire encore marcher dessus; c’est tellement rigolo comme toboggan !
Moralité:
C’est pour toutes ces raisons qu’avant de prendre l’air, il faut impérativement regarder son planeur sous toutes les coutures à la recherche d’éventuels petits bobos en faisant une visite pré-vol car la sécurité du vol et donc la vie du pilote et de son passager en dépendent…