Le look de certains vélivoles nous donnerait parfois l’impression qu’ils pourraient dormir au bord de la Seine dans une tente 2 secondes pourtant, ne vous y méprenez pas, il s’agit de gens comme vous; tout juste sont-ils en fin de journée quelque peu anéantis par la fatigue, la transpiration et la poussé du CO2 d’une binouze tant méritée emmagasinée dans leur poche gastrique.
Le vélivole, même si il sent la transpiration est d’abord quelqu’un de tout à fait lambda. Issus de différents milieux sociaux, vous trouverez dans les clubs de Vol à voile des médecins et des fils d’avocats, pourquoi pas, mais surtout des étudiants, des retraités, des militaires, des profs, des chasseurs, des frisés anciens pilote de delta, des gens de la poste, des gros, des petits, des tous maigres qui devront emmener une gueuse, des gentils, des cons avec ou sans lunettes… mais tous avec un bob ! (Le Bob, c’est plus qu’une tradition, c’est indispensable).
A la question, « comment êtes-vous venu au vol à voile » la réponse la plus adéquat serait « par la route » (ou par les airs mais c’est plus rare). En effet il n’y a pas deux façons identiques d’y venir et de tomber dans la marmite mais ce qui enfonce le clou pour tous est bien le baptême de l’air en planeur (ou Vi: Pour ceux qui aiment la lecture, voir les articles sur le vol d’initiation 1,2 et 3).
Ce qui motive l’être humain jusqu’à le transformer en « Vélivole » est bien là dans ce vol initiatique. Difficile d’écrire ici en quelques lignes le ressenti d’un décollage au treuil, la beauté d’une ville ou d’une campagne 1000 m sous nos yeux ou la complicité d’une buse au détour d’une ascendance dans le seul bruit de l’air s’écoulant autour du planeur.
Ce sont des choses à vivre et une fois vécues, difficile de ne pas vouloir y retourner… peu importe les difficultés de l’apprentissage, le vélivole en devenir n’a qu’une raison d’être, se retrouver en l’air à jouer avec les ascendances juste pour le plaisir du geste et des yeux.
Jouer à imiter les oiseaux dans un ciel d’été ou sur une pente le long d’une montagne, le vélivole le sait, il ne pourra jamais le faire seul et si il fait partie d’une équipe soudée et organisée au sein de son club c’est pour que tout le monde puisse profiter, à tour de rôle de l’immensité du ciel.
Le temps du vélivole est donc partagé entre voler et participer à la logistique nécessaire pour faire voler les autres. Ainsi devra-t-il souvent consacrer plus de temps à aider ses potes qu’à user les filets d’airs seul dans son piège.