Le bob, l’ami le plus ringard du vélivole : )

Mais si, le bob, vous connaissez bien sûr. Ce bout de tissus rond avec un bord conique qui sert de chapeau de soleil et donne un petit air niais à celui qui le porte.
Vous voyez ce que je veux dire…

Bob Mammouth - Accessoire vol à voile

Et bien ce fameux bob s’est imposé comme l’outil indispensable et emblématique du vol à voile.
Si si, je vous assure au moins autant que l’aérodrome que le vélivole a sous les pieds ou le planeur qu’il a parfois sous les fesses.

Quand on y regarde de près, on peut se dire qu’on a vraiment pas de chance d’avoir ce truc moche comme emblème … et pourtant !

Le bob, accessoire publicitaire des années 70.

Un petit chapeau mou d’été, nous dira notre Wikipédia préféré.

Le bob est tellement peu couteux à produire qu’il servira longtemps d’objet publicitaire. Gratuitement distribué pour promouvoir telle ou telle marque, il a envahi nos armoires, qu’il soit aux couleurs des produits pétroliers, supermarchés, assurances, banques ou encore de boissons alcoolisées au gout d’anis.
Celle qui en fera presque son symbole se nomme Ricard. L’action publicitaire est à l’époque tellement intense que l’objet finit par faire parti des meubles et les mots en deviennent presque inséparables dans le langage courant.
Le “bob Ricard” s’affiche sur les terrains de pétanque et les terrasses des bistrots mais aussi sur les aérodromes des vélivoles

Pourquoi le bob est-il l’ami du vélivole ? explications.

… Mais quel rapport entre un troquet sordide, le pastaga, la pétanque et le monde du vol à voile ?
Cette activité aérienne est-elle à ce point beauf pour que l’on partage un symbole aussi puissant que le bob Ricard ?

Non, bien sûr que non, même si certains vélivoles sous la chaleur du mois d’aout fantasment tout l’après midi sur une bonne binouze et se jettent misérablement sur un Kir royal avant le bout de lard.

Le vol à voile, ce n’est pas “pétanque, PMU et Pastaga”. Heureusement, je n’aurais pas supporté : )
Sur un aérodrome, le bob c’est uniquement un objet technique, c’est pour le soleil et pas pour ce qui est marqué dessus.

Vous l’avez compris, le vol à voile se pratique la plupart du temps en été si l’on n’a pas la chance d’avoir les Alpes ou les Pyrénées sous la main sous l’aile.
On a donc la tête au soleil tout le temps, autant au sol qu’en vol et il est indispensable de se protéger le bulbe contre la chaleur de notre vénérable étoile.

Vous vous dites peut-être:

Mais bon, faut pas exagérer, y a un peu de vent et on peut trouver de l’ombre. C’est pas la peine de paraitre ridicule avec ce truc sur la tête…

Et bien non ! C’est faut, vous n’aurez pas d’ombre. Faut également, vous n’aurez pas l’air ridicule avec un bob sur la tête sur un aérodrome vélivole.

Pas d’ombre car en piste, par exemple, vous êtes loin des bâtiments, pas d’arbre évidemment et mis à part le petit parasol du starter ou la voiture de piste, difficile d’en trouver un peu. Bon, c’est vrai, je vous l’accorde on peut compter de temps en temps sur un planeur inutilisé en bord de piste ou encore le remorqueur mais ça ne dure pas très longtemps. Il faut bien se rendre compte qu’en piste, il y a du boulot, on marche beaucoup et l’ombre du remorqueur ne vous suivra pas.

Dans le planeur au sol, verrière fermée, c’est monstrueux. La température monte très vite en attendant que tout se mette en marche pour le décollage… vivement qu’on commence à rouler.

Dans le planeur en vol, niveau ensoleillement ce n’est pas mieux, la verrière est toujours fermée (heureusement !). On a la possibilité de se ventiler un peu avec l’écope prévue pour cela, c’est vrai, mais sous cette “cloche à fromage”, pardon cette verrière, le rayonnement est vraiment balaise.
D’ailleurs plus on monte et moins il y a d’air humide pour filtrer les rayons. A 2000 m, l’éclairage est très très intense. Lunettes de soleil et bob obligatoires !

En fait, au sol comme en vol, vous vous faites “ultra-violer” tout le temps (comprendre irradier = subir le rayonnement) et le bob est un bon moyen pour échapper à l’insolation.

Alors Ok, mais pourquoi un bob et pas un chapeau colonial par exemple ?

Oui, pourquoi pas. Ou simplement une casquette car le chapeau colonial, en plus d’avoir le même défaut que la casquette, risque de coincer dans la verrière : )

En fait, en vol la casquette n’est pas du tout une bonne idée car la visière limite considérablement la visibilité vers le haut.
Alors vous allez me dire:

C’est pas grave car on regarde surtout devant puisqu’on avance assez vite en l’air

Objection votre horreur !

Même si il est vrai que l’on avance à une vitesse air comprise entre 70 et 160 km/h, on doit surtout avoir une vue panoramique de ce qui se passe autour de nous.
Tout est important. La chose primordiale, c’est bien sûr d’éviter la collision avec un autre aéronef comme les autres planeurs qui évoluent eux aussi dans les mêmes ascendances. Mais il y a aussi le fait de pouvoir scruter le ciel juste au dessus pour diriger le planeur vers cette nouvelle barbule qui vient de se former. Cela nous aurait échappé si nous avions eu une casquette.

Alors, bien sûr. on peut retourner la casquette lorsque l’on est aux commandes du planeur… Mouais, mais en fait ça ne donne rien de bon car dans un planeur on est plus ou moins couché et, derrière la tête, il y a l’appui tête donc ça va chasser la casquette : /

Bon Ok, la casquette en vol c’est pas top alors on peut au moins la mettre au sol, on aura l’air moins con  !

C’est presque vrai. Mais rappelez vous qu’en piste vous êtes vulnérable comme un mulot qui risque de se faire saisir par une buse à tout moment.
Au beau milieu de ce “champ d’aviation”, le danger peut venir du haut. Traverser une piste à pied, c’est sans risque si l’on a pris le temps de scruter le ciel pour savoir si un planeur n’est pas dans le circuit de piste, en toute discrétion (pas de bruit), près à se poser.
Evoluer à pied sur un terrain, ce n’est pas regarder où l’on met les pieds pour éviter les crottes de mouton mais regarder sans cesse en l’air pour savoir où sont les aéronefs et estimer si l’on a le temps de traverser ou non.
La casquette est donc une nouvelle fois, comme les grands chapeaux, une mauvaise idée.

Bon, et puis pourquoi avoir deux couvre-chef alors que le bob fait son job au sol et en vol ?

Autres avantage pour le bob:

  • Il est minimaliste. On ne peut pas faire plus pratique, léger et pliable, on l’a toujours sous la main. Essayer de ranger une casquette dans une poche…
  • Il ne prend pas plus de place que la tête qui est en dessous et cela a son importance pour donner le maximum de visibilité à l’instructeur que se trouve en place arrière dans le planeur (allez, une petite pensée pour lui, il est tellement discret : )  )
  • Enfin mais c’est plus gore, on peut s’en servir comme sac à vomi en urgence si le baptême tourne mal et qu’on a pas de sac plastique sous la main : )   (Le tissus ne retiendra pas tout mais c’est gagnant pour le nettoyage du planeur)

Conclusion

J’espère au moins vous avoir convaincu du bienfondé technique du bob dans le monde vélivole. J’espère aussi que vous êtes persuadé qu’aucun pilote sur un aérodrome ne vous trouvera ridicule avec un bob publicitaire sur la tête.
Au début de ce nouveau millénaire, le bob a fait son come back. Un peut plus sobre et soigné que son aïeul publicitaire de 1970. Il s’est même tapé l’incruste dans les banlieue en prenant la place des capuches sur les têtes des “Zivas”.
Les plus grandes marques de la mode s’y sont attaquées. Belle ascension sociale  : )
Personnellement, je resterai attaché au bob publicitaire “Mammouth” beaucoup plus fun et accessible qu’un équivalent du jour à la virgule brodée. « Mammouth écrase les prix » disait-on à l’époque avec un petit sourire pervers de connaisseur en contrepèterie.

J’espère que cet article sur le bob vous a plu.
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Pour marque-pages : Permaliens.

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