FFVV devient FFVP – Quelle déception !

Ce premier Octobre 2018, communiqué de presse de la FFVP (tient, c’est nouveau !), je reçois un mail m’indiquant que la FFVV (Fédération Française de Vol à Voile) devenait la FFVP (Fédération Française de Vol en Planeur).

La dernière lettre de ce bel acronyme, le V (« à voile ») disparait, remplacé par un P (« en planeur »).

A compter du 1er octobre 2018, le Vol à Voile cède sa place au Vol en Planeur dans le nom de la Fédération.

La Fédération Française de Vol en Planeur (FFVP) est née !

Quel choc et quelle déception pour tous les défenseurs du vol à voile !
Mes propos n’ont rien à voir avec du purisme ou de la poésie.

Non, il s’agit bien ici de sens littéraire et surtout de bon sens.

Logo vol à voile pleure - FFVV FFVP Vol en planeur

Plus que la perte d’un nom, celle d’une référence !

Incompréhensible de nos jours où chaque entreprise, chaque institution se bat pour conserver son nom, son enseigne, ses origines, même récentes, afin de démontrer au grand public la valeur d’une histoire toujours vivante et d’actualité.
Un nom si ancien que celui-ci vaut de l’or. Dans le monde du marketing, c’est une évidence. Aucun chef d’entreprise sensé n’ira toucher au nom sur lequel toute une histoire s’établit.
Penseriez-vous un instant qu’une enseigne comme Lustucru changerait son nom pour « Pasta plus » parce que Lustucru ne fait pas penser à des pâtes ?
Non, bien sûr que non !

C’est pourtant ce qui vient de se produire pour le Vol à voile sous l’impulsion même de ses dirigeants… impensable !

Quoique… Nous avions déjà subit une première atteinte à l’identité du vol à voile Français avec le remplacement du logo intemporel et international au design parfait par l’effigie d’un planeur en plastique qui en disait déjà long sur la volonté de se débarrasser du passé et de l’âge glorieux du bois et toile. Du modernisme à grand coup de fibre de carbone allant toujours plus loin et plus haut pour enfin faire le beau et exhiber l’insigne Or parée de diamants au centre de laquelle figure encore étrangement nos vénérables oiseaux blancs sur fond bleu.
Qui osera, sous un prétexte de ringardise dans la prochaine étape, anéantir notre si prestigieuse insigne !

La dénomination « Vol à voile » est peut être mal connue mais elle l’est tout de même. C’est une base sérieuse reconnue dans le monde aéronautique.
Elle est maintenant remplacée par un tout nouveau terme « Vol en planeur » inconnu de tous et pour lequel tout le travail de référencement reste à faire dans le milieu et pour le grand public.
Doit-on comprendre que le mot « planeur » parlera davantage aux gens que « Vol à voile » et attirera massivement les foules dans aéroclubs ? Il y a bien peu de chance car rassurez-vous, il y a tout autant de gens qui ne savent pas ce qu’est un planeur et sont encore plus effrayés de constater qu’il s’agit d’un avion sans moteur.

Car le problème de cette activité réside d’avantage en la peur de l’absence de moteur que dans la compréhension de l’exploitation de la masse d’air.
Par expérience, je dirais même que le grand public est rassuré de savoir que le planeur ne « tombera pas » car il sera « porté par l’air chaud montant » et fera ce qu’on appelle du vol à voile.

Ne soyez alors pas surpris du désintérêt de la population face à ce planeur, « cet avion sans moteur », effrayant et dénué de sens.

Quoi qu’il en soit, nous voilà tous devant le fait accompli. En France depuis des années, le vol à voile se mourrait alors en 2018 nous avons réagi, nous l’avons achevé.
C’est finalement plus simple et moins fatigant que de tenter d’expliquer à tout le monde comment tenir des heures en l’air avec un planeur.

La raison, l’excuse.

C’est l’aboutissement d’une réflexion qui s’est appuyée en 2017 sur un vote d’orientation de l’Assemblée Générale, conforté par un sondage d’opinion début 2018. Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire en mars 2018, les Présidents des 162 clubs français de vol en planeur ont entériné par un vote très majoritaire le changement de nom de la Fédération.

Si le mot « vol » était bien vu, son voisin « voile » semblait déplaire à une petite poignée.

Une idée fumeuse, un peu de persuasion, une décision, un vote de quelques dirigeants de clubs et voilà enterré le NOM porteur d’un concept que nos ancêtres ont mis tant de temps à mettre au point.
Il est certain qu’au panthéon du Vol à voile chacun doit se retourner dans sa tombe.

Mais pourquoi un tel changement ?

On y avance un propos peu clair où il est question de défendre notre identité sportive car il y aurait un risque de confusion avec tous ces trucs à la mode aussi éphémères ou confidentiels que leur nom anglophone.

A l’heure où les skippers passent une partie substantielle de leurs courses au grand large à faire voler leurs bateaux sur des foils, à l’heure où les voiles se multiplient sur les plans d’eau et dans les airs (kitesurf, parapente, speed riding, base jump, …), il était nécessaire de renforcer l’image et l’identité de notre pratique sportive, le vol en planeur.

Voilà la preuve que ceux qui ont pris cette orientation n’ont rien compris à cette activité. Ils se considèrent comme des gens qui volent en planeur face à d’autres activités nautiques. Est-ce là l’essence même de ce sport ?

Bien sûr que non !
L’identité sportive, ce n’est pas le vol en planeur, c’est l’utilisation des mouvements verticaux de l’atmosphère à l’aide d’un aérodyne, par exemple un planeur ou autre chose d’ailleurs.
Les vélivoles ne sont pas les seuls à pratiquer le vol à voile. Les parapentistes avec leur aile mole ressemblant à une voile de bateau ou encore les grands oiseaux que nous tentons d’imiter.
Je trouve un peu dommage de faire ce genre de rappel au moment même où il aurait été si facile de montrer que le vol à voile survient comme une vieille évidence au carrefour des énergies renouvelables pour lesquelles toutes les facilités sont permises et où l’argent coule à flot.
Car dans l’esprit de chacun, l’ascendance, c’est une énergie libre et gratuite. C’est donc le moyen de voler moins cher.
Le vol à voile a toujours été synonyme d’économie; d’aviation sérieuse mais accessible à tous. Que dire alors de l’image de ces planeurs haut de gamme, hors de prix, toujours mis en avant dans un sous entendu de performance et de championnat ?

Est-ce cela qui attirera les jeunes au budget limité ? Bien sûr que non. Ils seront d’abord éblouis puis fermeront les yeux se disant que tout cela est inaccessible.
Montrez leur seulement un ASK8 et ils sentiront qu’ils sont capables d’atteindre l’objectif  de voler seul en local de leur petite ville de province durant des heures sans se lasser.
Car le vol à voile, ce n’est pas dépenser un pognon monstre pour une petite écurie de champions du vol sur la campagne.

Non, avant la théorie du vol et sa pratique, le vol à voile c’est d’abord une pratique sociale dans laquelle chacun met tout en œuvre pour que son copain puisse voler lui aussi, que ce soit sur un K8 ou une machine de course, rien de plus.

Ne soyons pas non plus dupes face à ces éventuels risques de confusion avec d’autres sports. Ils n’existent simplement pas. Il ne faut pas non plus prendre les gens pour des idiots. Chacun comprend que dans « vol à voile », il y a « vol » et que cela le découple obligatoirement de toute activité nautique.
N’importe qui sait qu’un bateau ne volera pas et sera, hydrofoils ou non, toujours lié à la mer. Nous sommes dans une activité aéronautique, comment s’y méprendre ?

Notons d’ailleurs que si confusion il y avait avec un engin nautique à la mode, contrairement à ce qui est avancé, cela n’aurait qu’un impact positif pour le vol à voile !
En effet, quelqu’un qui chercherait des informations sur une machine nautique à base de « voile » qui se sustente (« vole ») à la surface de l’eau, découvrira fortuitement le « Vol à voile » alors qu’il ne pourra avoir aucun « planeur » dans le résultat de sa requête.

Il est visiblement bon d’expliquer à ceux qui se sont fait manipuler par cette propagande que le mot « Voile » est une métonymie qui ne sous-entend pas une « voile de bateau » mais indique simplement que l’on se sert du vent pour créer le mouvement (dans le sens ascendant dans notre cas).
Dans « Vol à voile » les deux mots sont liés et ont un poids équivalent dans le sens de ce terme. L’un ne va pas sans l’autre. En supprimer un revient à perdre le concept même de cette discipline.
La force de ce terme, nos anciens, eux l’avaient compris que ce soit en Français, en Italien (volo a vela) ou encore en Espagnol (Vuelo a vela). Même chez les Anglophones « Soaring » est en rapport avec l’exploitation d’un mouvement vertical de l’atmosphère et l’on ne mentionne en aucun cas le mot « glider ».

Rappelons également pour les moins techniciens que le rapprochement entre une aile d’aérodyne et une voile de bateau est tout à fait adéquat et n’a rien de fortuit du fait des comportements similaires des écoulements autour de ces corps. Seule l’orientation et la raideur de la surface changent.

Ramener le vol à voile à un vol en planeur n’est même pas un raccourci, c’est complètement faux !
Le planeur n’est qu’un des outils permettant de pratiquer le vol à voile tout comme les ailes delta et les parapentes ou d’autres solutions dépourvue de moteur mais suffisamment fines.
Bien entendu, si l’on avait des ascendances assez fortes pour soulever des brouettes, cela s’appellerait encore du vol à voile. Alors pourquoi restreindre l’activité à l’outil.

Iriez-vous dire d’un artisan ébéniste qu’il est un pilote de rabot ou de ciseau à bois ? Ce serait clairement insultant.

Conserver l‘acronyme FFVV aurait aussi peut-être un jour permis un rapprochement avec la FFVL (Vol libre) puisque les parapentes et les ailes delta sont également des pratiquant de vol à voile. Bien entendu, aujourd’hui cela n’est plus possible puisque nous sommes enfermés dans un concept niche totalement étriqué où seul le planeur est accepté.

Rappelons tout de même que le vol à voile est une pratique élargie presque aussi ancienne que l’aviation et n’a, par principe, rien à craindre d’une éventuelle concurrence en terme de concept avec ces snobes et éphémères activités côtières estivales des Parisiens, là où les planeurs évoluent, c’est à dire au dessus des terres.

Ce nouveau nom ne trahit ni nos valeurs, ni notre raison d’être. Bien au contraire, il nous permet de les renforcer, de les porter plus haut, de les partager plus largement.

Oh que si, c’est une trahison pour tous les vélivoles qui ne peuvent y voir que l’effondrement du vol à voile et non sa défense ni même son renforcement.
A elle seule, cette phrase montre bien que cette décision est loin d’être partagée par le plus grand nombre contrairement à ce qui est mis en avant.
D’autres que moi ont exprimé leur mécontentement sur le Net ou ailleurs. Je suis heureux de constater qu’il y a encore quelques vélivoles en France.

Nous sommes écœurés par cette décision dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas.
L’identification au vol en planeur est à la fois réducteur et dégradant pour le vol à voile.
Cela l’est également pour le vélivole dont la plus longue et difficile partie de son apprentissage, après la conduite du planeur, est la maitrise des éléments lui permettant de rester en l’air à l’image des grands oiseaux alors qu’il n’a que peu de moyens de sentir l’ascendance.

Avec une FFVV, chaque vélivole pouvait encore logiquement trouver une identité de groupe. Unis dans le Vol à voile comme au sein d’une famille d’experts qui sait de quoi elle parle lorsqu’elle évoque les subtilités de la masse d’air.
Ce vélivole a t’il maintenant envie de faire partie d’un groupe de simples pilotes de planeurs aux yeux des autres ? Non, je ne l’imagine même pas !
A travers ce symbole FFVP et aux yeux de tous, le voilà ramené à la condition de « pousse manette » dépourvu de sens, prêt à verser le prix d’un remorquage pour un tour de piste à bord d’un planeur.

Voilà ce que m’inspire la FFVP. C’est également ce que doit comprendre un non initié face à cet avion dépourvu de moteur. C’est un peu comme un Kayak sur une rivière de montagne. On ne fait que descendre les potentiels puis il faut le remonter au point de départ à l’aide d’un véhicule motorisé.

Rappelons pour anecdote qu’il n’y a pas si longtemps nos ITP (Instructeur planeur) étaient rebaptisés avec humour « Instructeur Tours de Piste » par opposition à l’ITV (Instructeur Vol à Voile).
En plaisantant, cela montre qu’il y a bien deux mondes. Dans l’un, l’école de début,  piloter un planeur, c’est se résoudre à descendre lentement mais inexorablement en apprenant le maniement basique de la machine avant de rouler sur la piste. Le « vol à voile » lui, plus tard, permettra au pilote de planeur devenu vélivole de se tenir en l’air et de remonter des heures durant en utilisant l’énergie gratuite de la nature.

Avec la disparition du vol à voile dans le nom de la fédération, je constate une fois de plus qu’il est de nos jours d’usage de détruire tout et surtout ce qui uni les gens.
Le but d’une fédération  est de fédérer, c’est à dire unir, pas de créer des clivages inutiles.
Avant, nous étions tous dans le même groupe car après tout, le vol à voile existait avant nos naissances, l’activité porte ce nom depuis toujours ainsi que la sa fédération, quoi de plus normal.
Suite à cette décision, il y aura à coup sûr une scission du groupe entre ceux qui sont persuadés que cela est novateur et dynamisant et ceux, conservateurs, qui tiennent à leur image et au sens profond de leur subtile activité.

S’attaquer au nom « vol à voile » c’est aussi s’en prendre à la langue Française. Sans sombrer dans les limbes de la poésie, avouons simplement que cette appellation et également belle et sensée.
Il est du devoir de chaque Français de conserver et d’entretenir les mots et les termes qui font la fièreté de notre culture linguistique ainsi que notre patrimoine.
« Vol à voile » est un terme ancien chargé de sens, réunissant des générations de passionnés d’aérologie. Il est de note devoir de le conserver et bien sûr de l’expliquer aux plus jeunes pour passer le flambeau tant qu’il existera des ascendances.
Ce travail de transmission culturel devrait être à la racine de la fédération. Je constate à mon grand regret depuis des décennies que son objectif n’est pas là.

Conclusion

Le vol à voile Français subit encore un mauvais coup suite à la transformation de l’acronyme FFVV en FFVP.
Le « vol en planeur » n’aura aucune attirance aux yeux du public puisque cet aérodyne ne fait que descendre et gâcher de l’énergie. Seule la compréhension du vol à voile donne une raison à l’utilisation d’une telle machine. Focaliser sur l’outil « Planeur » n’apporte aucune clarté puisqu’il faut finalement passer par l’explication du vol à voile.

A contrario, le nom « Vol à voile » parle de lui même en évoquant, sans ambiguïté une activité aéronautique aidée par le vent (métonymie) au sens large sans se soucier de l’outil utilisé.

Ramener cette activité aérienne au simple vol en planeur est donc réducteur et faux. Cela supprime également toute chance d’élargir la famille en y accueillant d’autres pratiquants de vol à voile n’utilisant pas de planeur.

Que ce soit du vol à voile ou du vol en planeur, il sera de toutes façons toujours aussi difficile d’attirer les foules avec une discipline aussi discrète et distante du public. Cela n’attire ni l’oreille ni le regard. Le planeur silencieux semble quasi immobile en l’air si il n’est pas trop éloigné pour le voir.
Discrète et éloignée du public, voilà le vol à voile incarné par le planeur. Sa seule force tient de sa source d’énergie naturelle et gratuite ainsi que du bénévolat de ses instructeurs. C’est cela qui attire encore le public passionné d’aviation.

Si la majorité des gens ne connait pas ou mal le terme « Vol à voile » ce n’était pas une raison pour le supprimer car cela ne fait qu’affaiblir l’activité en en réduisant le sens et en mettant en avant ce « planeur » qui n’est autre que la seule machine volante qui soit capable de faire peur aux gens du fait de l’absence de moteur.

Le vol en planeur n’a pas de sens et inquiète, la FFVP est finalement une très mauvaise communication d’autant plus que l’on perd la valeur sûre d’un nom historique qui fut présent sur presque un siècle.

Est-ce défendre le vol à voile que de prendre une telle orientation ? Assurément non !

Le  mot « Voile » considéré comme un fardeaux par quelques uns nous rapproche de cette noble discipline nautique sans qu’il y ait pour autant une possible confusion par la simple présence du mot « vol ». L’un s’entend à l’horizontale au contact de l’eau alors que l’autre, utilisant les mêmes principes physiques utilise l’action du vent dans le sens vertical.
Ces deux disciplines sont admirables, nobles et comparables dans leur rapport entre l’homme et les éléments au sens voilier du terme. Ramener le Vol à voile à un vol en planeur est aussi évocateur qu’une sortie à la rame sur une chaloupe sans voilure.

Déclasser un vélivole en lui collant une image de pilote de planeur est dégradant. Chaque vélivole ayant accédé à ce titre a dû s’armer de patience et de doigté pour enfin maitriser les éléments. Le comparer à un simple pilote de planeur est insultant.

Enfin, ce mot « voile », nous aurions pu facilement l’expliquer, le cultiver et le défendre en cette période de transition énergétique mais nous l’avons maintenant perdu par manque d’éthique et de culture de nos décisionnaires.

Personnellement, je continuerai à parler de Vol à voile, à donner un peu de culture à mon prochain tout en défendant la langue Française et le patrimoine que nos anciens nous ont légué.

J’espère seulement ne pas être le seul à faire honneur à cette belle pratique voilière et chercher des solutions efficaces pour que mon prochain, quelque soit sa condition, puisse encore longtemps jouer avec l’ascendance.

Pour marque-pages : Permaliens.

14 réponses à FFVV devient FFVP – Quelle déception !

  1. Mme BOURASSEAU dit :

    Très bel article. Dommage que son auteur le diffuse aussi tardivement.
    Pourquoi avoir attendu la création de la FFVP au 1er octobre 2018, alors que ce sujet est débattu suite à
    « une réflexion qui s’est appuyée en 2017 sur un vote d’orientation de l’Assemblée Générale, conforté par un sondage d’opinion début 2018. Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire en mars 2018, les Présidents des 162 clubs français de vol en planeur ont entériné par un vote très majoritaire le changement de nom de la Fédération ».
    Si cet article avait été diffusé via des revues aéronautiques peut-être que le changement de nom n’aurait pas eu lieu.

    • PSX59 dit :

      Merci Claude pour ce commentaire.
      Il est vrai que cela arrive trop tard.
      Depuis de nombreuses années, je ne suis malheureusement plus au contact direct des clubs et, malheureusement, j’ai découvert, à travers ce mail, le fait accompli.
      Soyez bien certaines que je me serais battu pour le vol à voile.
      De ma position excentrée, je pense plus à élaborer des solutions alternatives à la championnite afin de rendre au vol à voile une identité sociale mêlée de jeunesse et de bois.
      Pour la FFVP, comme dirait quelqu’un de connu, « Pardonnez-leurs, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Enfin c’est ce que l’on peut souhaiter.
      Un vote n’est rien sans l’orientation préalable des opinions. Il suffit d’être convaincant, peu importe le fond.
      Je trouve surtout regrettable que les représentants fédéraux aient osé avoir eu cette « réflexion initiale » et l’audace de s’attaquer à l’identité même de notre pratique.
      Pour nous rassurer, nous pourrons nous dire que, si cela s’est fait dans un sens, l’éthique et le bon sens fassent un jour le chemin opposé. Il suffira peut être de changer quelques têtes ainsi nous aurons l’espoir de retrouver le sigle VV pour le respect de cette belle pratique aéronautique.

  2. DM dit :

    Bonjour, au delà des mots ce qui fait le plus de mal au vol à voile ce sont les orientations soutenues par la DGAC qui calque l’activité vélivole sur un modèle libéral anglo-saxon. Ce fait est notable en particulier au niveaux de l’entretiens de la flotte. Dans les club, le modèle idéal c’est le propriétaire de machines perso, autonome si possible….fric et individualisme voilà ce qui tuera le vol a voile pour tous….

    • PSX59 dit :

      Bonjour et merci pour votre message.
      En effet, rien n’a vraiment été mis en place pour conserver l’esprit du vol à voile et son fonctionnement initial.
      Plastiques hors de prix et volonté impérieuse de championnisme d’un sport dont tout le monde se fout ont coupé court à ceux qui voulaient, à coût réduit, simplement caresser en local l’ascendance du bout d’une plume en bois.
      « Donner de soi pour faire voler les autres » est de loin un concept qui est en opposition de phase avec la société individualiste d’aujourd’hui.
      Nous sommes aujourd’hui au point de non retour sur un problème de taille, celui du remorquage, et celui-ci ne semble pas émouvoir la fédération pour autant.
      Si le vol à voile doit survivre, c’est en recréant, depuis le bas (les clubs eux-même), une activité où chacun pourra trouver sa place quelque soit ses origines.
      L’esprit associatif, l’autoconstruction et le vol au mérite ne sont pas évidents à mettre en place mais pourraient dynamiser l’activité.

    • Bri dit :

      Bien dit !

  3. Très long (et JUSTE) article sur ce changement de nom Il faut dire que j’ai actuellement 85 ans et j’ai pratiqué ce qu’alors on appelait
     » LE VOL A VOILE ». J’ai mème envoyé 2 fascicules par internet intitules « Vol à VOILE en FRANCE de 1953 à 2008 » et « 55 ans de Vol à Voile 1953 à 2008 »
    Ces textes comportent des photos d’époque ; malheureusement je les retrouves pas . Dommage !

    • PSX59 dit :

      Bonjour Angel,
      Merci pour ce commentaire.
      En effet, il est bon de rappeler et d’expliquer ce qu’est le vol à voile en dehors de toutes considérations matérielles.
      Les planeurs que l’on connait sont aujourd’hui devenus des machines d’exception par leurs performances et par leur prix.
      Ces machines sont destinées à un public privilégié.
      Depuis bien longtemps des amateurs avertis se sont lancés dans ce que l’on peut appeler des planeur ultra légers.
      Une charge alaire moindre mais des performances tout à fait honorables. De quoi relancer le vol à voile et le rendre de nouveau populaire si les autorités de l’air acceptent ce genre de machine dans l’espace aérien.

  4. Tango Charlie dit :

    Je découvre ce topic tardivement et je suis atterré. Atterré mais pas surpris : à 70 ans, privé de mes licences (rose, marron et bleue) depuis longtemps à cause de ratés à l’allumage dans les ventricules et les oreillettes du palpitant, je constate que plus on réunit de gens qui devraient voler (honnêtement) au lieu de faire les kékés devant un micro, plus la connerie développe son potentiel de nuisances en tous genres.

    Au lieu de se branler le neurone, tous ces cons (bah oui, ce sont des cons) feraient mieux de se pencher sur les questions de sécurité, par exemple, dans le règlement des concours de Vol à Voile (oui, je sais, « de Vol en Planeur »).

    Avec un peu de bon sens, on obligerait les participants à attendre 1 demi-heure entre deux « giclées ». On retirerait 5 points par infraction au règles locales de prise de terrain (PTL encadrement par exemple : respect de l’altitude, de la vitesse, sortie du train en vent arrière, etc.). Combien de vies de jeunes pilotes auraient été épargnées si tous ces gens-là étaient moins cons ?

    A quelques exceptions près, tous les présidents que j’ai connu avaient des « semelles de plomb ». Alors peut-être que ce nouvel acronyme comporte un message subliminal ?

    FFVP : Fédération française de Vol de Pente ?

    Tout ça ne plane pas bien haut. Ma devise est un vœux pieux :

    LA CHASSE BORDEL ET MORT AUX CONS !

    • PSX59 dit :

      Merci pour ce commentaire plein de passion et de vivacité.
      Éternel, l’esprit du pilote n’a pas d’âge et même si le corps ne suit pas, l’âme reste aux commandes.

      Le vol de pente ? Non, c’est déjà du vol à voile.
      FFVP, non je pense que c’est la Fédé du Vol Plané.
      C’est vrai qu’avec des machines de plus de 50 de finesse on va plus loin sans prendre une pompe, pourquoi s’emmerder à faire du vol à voile ?
      Bon moi j’aime le K8 alors je dois enrouler de temps en temps.

      Il y a la fédé mais il y a pire avec les règles toujours plus contraignantes venant de l’aviation civile de notre belle Europe.
      Se battre contre tout ça, c’est renforcer le problème. Ce qui ne fonctionne pas doit un jour s’effondrer de lui-même. C’est une loi naturelle.
      Personnellement à mon petit niveau, je profite de chaque vol et chaque rencontre pour expliquer l’essentiel et transmettre la flamme.
      L’aviation, telle que je l’entends, ce n’est pas une suite infinie de procédures soigneusement empilées dans des classeurs mais bien une transmission orale d’un savoir faire accompagnée du bon geste.
      C’est ce qui marche depuis le début de l’aviation, donne du plaisir et de la sécurité. Le reste, c’est du flan, on peut leur laisser.

      Les présidents des clubs sont pris au piège d’une société utopiste voulant atteindre le zéro risque. Alors c’est vrai, on suit des règles qui vont dans le sens de la sécurité, on jette des harnais 4 points alors qu’ils sont en parfait état, on remplit durant des heures des systèmes informatiques pour se couvrir et pendant ce temps là, on ne s’occupe pas suffisamment des débutants.

      Drôle de monde.
      Tout serait simple si l’on ne faisait que ce qui fonctionnait bien jusque-là.

      Portez-vous bien.

  5. Tango Charlie dit :

    Bonsoir @PSX59,

    tout d’abord un grand merci pour votre premier post qui résume tout.

    C’est vrai, le vol de pente c’est déjà du Vol à Voile. J’ai écrit ça à la place d’autre chose qui n’aurait sans doute pas passé l’étape de la modération… En fait, je pensais surtout à l’aéromodélisme que j’ai un peu pratiqué aussi.

    Ce que j’ai vu et vécu me confirme l’importance du respect des procédures : un CDB Concorde qui s’est viandé au cours du vol d’essai d’un Mousquetaire sortant de GV : heureusement, il a survécu mais dans quel état ? Les câbles de commande de profondeur étaient inversés. Une visite pré-vol correcte lui aurait évité l’accident…

    Que dire de ce PL qui, pressé de sauter dans un Stampe pour se retourner un peu les pinceaux avant d’aller bosser, a tellement négligé les procédures qu’il n’avait même pas bouclé son pébroque ni attaché sa ceinture avant de s’aligner… À peine décollé, demi-tonneau et plouf. C’est une histoire vraie. Et des comme ça, j’en ai d’autres.

    Moi-même, à l’occasion du vol d’essai après GV d’un K6, je me suis retrouvé sans dérive. Un crétin de mécano avait serti les câbles de commande avec une pince à sertir les fils électriques au lieu de chercher l’outil adapté. Heureusement pour moi, j’avais pas mal d’heures sur AV22 donc, pour les mises en virage, j’ai eu le réflexe de donner un bon coup de manche dans le sens inverse au virage avant d’incliner, pour cadencer. Je m’en suis tiré avec un petit « cheval de bois » sans dommage à l’atterro.

    J’ai l’impression qu’aujourd’hui, on laisse croire que voler, c’est aussi simple que jouer au tennis ou au foot.

    Vous voulez des exemples ? Des décollages avec éclisse et des tas d’autres satanées conneries qui se sont mal terminées…

    La réalité est différente : dès que l’on quitte le sol, si tout n’est pas ficelé convenablement, on est en danger. J’ai l’impression que l’on a oublié cette évidence. Comme ce pilote d’essai chez Airbus Industries qui a bousillé un liner en effectuant un décrochage beaucoup trop bas au-dessus de l’eau. L’avion, une machine merdique, répondant aux ordres des automatismes et non des pilotes, avec des capteurs d’incidence pourris même pas dégivrés, ce qui est scandaleux… Chez Boeing, c’est pas mieux : leur 737 MAX a fait près de 1.000 morts en 3 crashs.

    L’aviation, c’est pas du badminton : la première règle à enseigner à un élève-pilote, c’est la rigueur.

    • PSX59 dit :

      Bien dit,
      C’est vrai, de la rigueur et du bon sens.
      Les procédures, pour être efficaces, doivent être simple et surtout logiques (avec une relation de cause à effet).
      C’est comme ça que je tente de transmettre la chose. Derrière chaque action et façon de faire se cache un pourquoi.
      Les tristes événements cités sont un terreau fertile pour cet enseignement.
      Le facteur humain peut frapper à tous les niveaux quelque soit l’expérience.

  6. Tango Charlie dit :

    C’est très vrai et quelle que soit l’expérience… D’ailleurs, dans la vie d’un pilote, les deux principales phases de danger sont le début et la fin de carrière.

    Il y a aussi les « cadences infernales »… Il m’est arrivé de m’endormir en vol, crevé parce que je suis resté sur le pont deux jours sans roupiller. À 25 ans, on croit que c’est possible de résister et puis le « ronron » du moteur du DR 400 finit par t’envoyer aux quetsches mais heureusement, ce jour-là, le PAX en place droite était un élève pilote.

    Le pire, c’est que des pilotes de liners subissent souvent à peu près les mêmes conditions. La DHR d’Air-France n’hésite pas, par exemple, à mettre sur une ligne long-courrier Est-Ouest de vieux pilotes issus d’Air-Inter : je le sais, j’en connais un qui a bousillé un Airbus. Mais je n’en dirai pas plus.

  7. Tango Charlie dit :

    Que dire du crash du Rio-Paris ?

    Lamentable.

    Comment un « 1er Officier » peut-il effectuer un « TOGA » aux environs du FL 400, c’est à dire à la pointe du « cône des vitesses » (là où VS et VNE sont proches) juste parce que l’autopilot s’est débrayé faute d’indications Pitot ?

    C’est incroyable.

    Où ce clown a-t-il été formé ? Chez Microsoft sur Flight Simulator ?

    Non : il aurait su que cette manœuvre stupide entraînerait inévitablement un décrochage.

    L’Airbus A 330 a beau être une bouse, quand ce genre de problème survient, l’autothrottle fonctionne encore ainsi que pas mal d’autres automatismes, donc les ailes restent horizontales, entre autres.

    Le plus urgent, dans un cas pareil, c’est de DE NE RIEN FAIRE et de revenir à la bonne vieille technique du balayage : cap, niveau, horizon.

    Analyse de l’incident… Les indications de vitesse sont aberrantes ? Givrage Pitot : le CDB de pacotille doit alors demander à son alter-ego en place droite de contrôler les dispositifs de deicings. Je ne suis pas sûr que cet équipage de branquignoles les aient tous activés en temps utile.

    Au lieu de ça, on réveille le CDB, qui a choisi de foncer droit dans la merde alors que tous les autres équipages en vol dans le secteur ont préféré altérer leur cap pour contourner le bousin, ne serait-ce qu’en respect du confort passagers, va faire la sieste à ce moment-là.

    Seul le deuxième copi a compris ce qui se passait… Mais il n’a pas pu récupérer l’avion parce que son « joystick » n’avait pas la main, ce qui est invisible dans le cockpit en raison du système de merde adopté par Airbus à partir de l’A320.

    Rassurez-vous : je ne vous parlerai pas d’Asseline, promis juré.

    Quoique…

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