Nous nous sommes attardés, dans l’article précédent, sur le retour du câble après un décollage. Voyons maintenant comment…
Amener les câbles en piste
En début de tous ces articles, je suis parti de la situation où les câbles étaient déroulés jusqu’au starter. Ils permettent les décollages successifs de quatre planeurs mais après cela, les câbles sont tous enroulés dans les tambours et il est nécessaire de les dérouler à nouveau le long de la piste pour les prochains lancements.
Pour un ou deux câbles, on peut utiliser une voiture de tourisme car la force nécessaire pour vaincre les frottements sont encore acceptables.
Pour quatre câbles comme ici, l’effort devient trop important et la solution consiste alors à utiliser un matériel adapté à la traction… Le tracteur (agricole dans ce cas).
Sur cette photo, on voit un tracteur dont le rôle est double:
Il sert à dérouler les câbles et à convoyer la remorque portant le treuil.
Ce véhicule attend le plus souvent un peu en retrait du treuil afin de ne pas gêner.
Lorsque la dernière treuillé est finie, le tracteur se place devant le treuil, se présentant en marche arrière.
Vous noterez, sur la photo précédente, le dispositif télescopique présent à l’arrière de celui-ci.
Cette potence présente 4 crochets espacés sur lesquels on accroche les 4 parachutes liés aux câbles.
Quand tous les câbles sont accrochés au tracteur, ce dernier peu partir en douceur vers le Starter en suivant une trajectoire comme sur le schéma suivant.
Il n’est pas conseillé de partir tout droit vers le starter car il est difficile sur 1 km de rouler vraiment en ligne droite et si ce n’est pas le cas, les câbles peuvent se superposer et s’emmêler.
Le mieux est de viser la deuxième balise (soit 100 m du bout de piste) et de rouler parallèlement au bord de la piste.
Cela aura également pour effet d’écarter le câble tendu (le plus à l’intérieur) des autres inutilisés.
Chaque tambour est équipé d’un frein constamment en action durant le déroulement des câbles. Il est destiné à le ralentir et éviter qu’il ne continue de tourner, du fait de son inertie,si le tracteur ralentit durant son trajet.
Sans ces freins, les tambours pourraient par moment se dérouler plus vite que la vitesse imposée par le tracteur et provoquer des chevauchements dans la bobine. Le câble s’emmêlerait alors sur lui-même bloquerait et provoquerait un arrêt de l’activité (le temps de remettre tout en ordre).
Réparer les câbles
Il est de la responsabilité du treuil (donc du treuillard) de réparer rapidement un câble cassé ou visiblement prêt à casser.
Pour cela, il a à sa disposition certains outils dont les principaux:
la pince à sertir et la pince coupante.
Cela permet de supprimer des portions trop usées et de rabouter le câble cassé à l’aide de manchons en cuivre comme celui-ci qu’il faut alors sertir.
Attention dangers !
Le décollage au treuil est certainement le moyen le plus sûr pour mettre un planeur en l’air.
La machine d’une part, mais aussi la procédure et la trajectoire sont conçues pour palier à toutes les éventualités (casse de câble, défaillance du treuil, largage depuis le planeur, …).
Ceci est maîtrisé et les pilotes de chaque côté du câble s’y entraînent régulièrement.
Non, ici le véritable danger tient plus dans la présence de câbles sur la piste.
Les câbles posés au sol ne sont pas du tout visibles dans l’herbe et sont un véritable danger pour le piéton (promeneur ou pistard) qui serait tenté de traverser ou séjourner sur la piste.
Tant que les câbles sont immobiles cela ne pose aucun problème mais leur mise en mouvement les transforme en de véritables lames capable de couper ou d’entailler n’importe quoi.
Rappelez vous qu’un câble de treuil en acier Ø4mm s’enroule à une bonne centaine de kilomètres par heure et que la tension qui y est installées vaut plusieurs centaines de daN (plusieurs centaines de kilogrammes).
Le câble en mouvement ne va pas seulement avancer dans l’herbe (selon sa direction principale), il va aussi se lever grâce au planeur et comme il se trouve sur le côté de la piste, il reviendra au milieu de la piste dès qu’il pourra quitter le sol (c’est un mouvement de balancier d’une amplitude de l’ordre de 40 m).
Donc même si vous n’êtes pas très proche des câbles, le danger est tout de même présent.
Durant la procédure, le pilote du planeur ainsi que le treuillard doivent vérifier que l’espace au sol et en l’air sont dégagés mais il vaut mieux ne pas s’approcher des câbles pour autant.
Conclusion
Voilà terminée cette longue série d’articles consacrée au treuil en tant que machine.
Un article consacré à la treuillé va suivre afin de voir, dans le détail, ce type de décollage à chaque extrémité du câble.
J’espère que cette facette du vol à voile vous est maintenant plus familière, Vous pouvez m’encourager en mettant un like et en partageant mes articles 🙂