La verrière

Mais qui a eu cette mauvaise idée de faire des verrières en plexiglas ???

Et qui a eu cette deuxième mauvaise idée de faire un trou rectangulaire dans cette verrière ??? Et d’y visser des réglettes en plus.

Remarquez que si j’étais fabricant de verrière, je le ferais sans hésiter.

Pourtant techniquement, il y aurait moyen de faire autre chose pour la verrouiller, la déverrouiller et l’ouvrir de l’extérieur sans passer le bras dans ce fichu trou carré. Idem pour la ventilation… pourquoi faire passer l’air par ce trou inesthétique ?
En plus ça gêne dans le champ de vision !
… Alors, chers manufacturiers, avionneurs et concepteurs de planeurs, un peu de créativité, de l’innovation que diable !
Faites nous, au nom de tous les vélivoles, disparaître cette horrible appendice.

Soit, c’est vrai, les planeurs actuels sont comme cela… Certifiés comme ça. On y changera rien et il faut manipuler ça avec soin.

Tout en douceur car le PMMA (c’est le nom du matériau) est très fragile et que les propagations de fissures vont bon train.

La verrière du planeur est une belle pièce tant dans sa taille que dans sa qualité optique.
En effet, installé à bord d’un planeur en plastique dans lequel la posture est très allongée, en regardant droit devant, on perçoit une image qui vient de traverser quasi tangentiellement cette couche de PMMA sans aucune distorsion !
Cela veut dire qu’il n’y a pas de variation d’indice optique ni d’épaisseur sur une pièce mesurant en gros 1,5 m de longueur pour les monoplaces classiques ! Bravo messieurs les thermoformeurs !

Du matériel aéronautique de qualité donc pour du planeur certifié cela reste cher (comptez 1500 € HT sans montage sur le cadre) et bien sûr très fragile.
Cela devient vite lourd dans le budget d’un club de vol à voile et il est bien certain que les changement de verrière ne se feront qu’après moult réparations.

Oui, réparations plus ou moins heureuses de ces fissures galopantes.
Récit:
« Et merde !!! j’avais le bras dans la verrière jusqu’au coude pour la verrouiller de l’autre côté et y a un con qui m’a balancé un seau de flotte bien froide dans l’dos. Forcément j’ai sursauté et crac ! »

Et voilà notre fissure toute belle en forme de virgule partant d’un coin de du trou de la trappe et pointant vers le haut fière de ses premiers 15 cm.

La première chose à faire est d’identifier le lanceur de flotte puis d’aller chercher la perceuse sans fil avec un petit foret (~2mm) non pas pour torturer le coupable, ce qui pourrait être amusant, mais pour arrêter la fissure.
Comment ?
En faisant un petit trou débouchant à l’extrémité de la fissure mais pas bêtement tout au bout, en faisant en sorte que ce trou soit tangent à la fissure (d’un coté ou de l’autre peu importe).
Ainsi, la concentration de contrainte s’amenuisera grâce à la courbure de ce petit alésage.
Ca, ce sont les premiers secours.
Pour le reste, cela se fera dès que possible (voir l’article sur la réparation des fissures de verrière) car le travail sera long et fastidieux.

Cela dit, même si il est possible de sauver une verrière, cela reste une réparation qui sera loin d’être parfaite donc rarement esthétique et d’un point de vue optique très médiocre. Le produit de réparation finit d’ailleurs par jaunir et se micro-fissurer sous l’action des UV.

Donc, la première chose qu’un nouveau venu doit apprendre c’est bien de manipuler les verrières sans les abîmer.
Ouverture, fermeture verrouillage, manipulation de la petite écope et de sa trappe, c’est un des premiers enseignements dispensés par les clubs.

Mais au fait alors, comment on s’y prend pour bien faire ?

Et bien il y a des règles générales en la matière et aussi des particularités propres à chaque type de planeur.

Elles ont d’abord toutes des trappes pour fermer les trous carrés sans quoi il y aurait des courants d’air dans la cabine durant le vol.
Cette trappe, équipée ou non d’une écope, peu coulisser sur deux glissières à la condition de la pousser d’abord un petit peu vers l’intérieur du planeur. Elle est montée sur des ressorts qui la plaque contre le trou.
Il faut donc fermer l’écope puis en la poussant vers l’intérieur la sortir de son logement puis la faire doucement coulisser vers l’arrière du planeur (sans jamais forcer quitte à faire des petits mouvements).

Il y a bien sûr des verrières de monoplaces et de biplaces plus ou moins lourdes avec une ou deux trappes (une par pilote).
Il y a des ouvertures sur le coté (la charnière est à droite car on mon généralement par le côté gauche du planeur).
Il y a des ouvertures par l’avant, la charnière est dans le nez du planeur et un ressort à gaz compense au mieux son poids.
Dans tous les cas, il faut la soulever pour l’ouvrir et il n’est pas question de profiter du trou carré pour la lever. Non, il faut entrer le main à l’intérieur et attraper avec sûreté un élément du cadre comme un mécanisme de verrouillage.

Bien sûr il est nécessaire qu’elle soit déverrouillée. Il existe de nombreux systèmes de verrouillage pour les verrières de planeur. Il y a soit une fermeture unique d’un coté ou bien une de chaque côté.
Dans ce dernier cas, il est nécessaire de faire entrer tout le bras dans le trou carré pour manipuler le verrou qui se trouve à droite. Donc tout en finesse sans trop toucher le plexiglas et surtout sans blouson ou autre doudoune qui serait d’un diamètre plus important que le trou lui-même.

Mais attention, il existe des poignées de verrouillage et des poignées d’éjection de verrière. Il vaut mieux éviter de confondre sans quoi la verrière finit par terre … Cassée bien sûr.

Il convient donc toujours de se faire expliquer la manipulation de chaque verrière par une personne soigneuse qui en a l’expérience.
Enfin, les planeurs ont leurs petites particularités, leurs petits défauts et certaines verrières nécessitent un peu de doigté à la fermeture.

Alors toujours réfléchir avant de forcer ! Il y a peut être une sangle qui gêne pour la fermeture ?

Une verrière en bon état c’est quand même bien mieux en vol pour voir les autres planeurs  : )

Pour marque-pages : Permaliens.

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